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La vieille Pute
J’étais assis au comptoir d’un vieux bar sordide
Quand une pute blondasse vînt me casser les grelots
Bonsoir chéri qu’elle me dit en exhibant son bide
La jupette retroussée sur son string placébo
Tu m’paye un coup, ça caille j’me les gèle sur l’bitume
On m’appelle lili je viens de Garges les gonesse
Putain de bordel de boulot où l’on s’enrhume
Pour réchauffer les âmes perdues, les cœurs en détresse
Je lis sur son visage bien plâtré à outrance
Dans ses yeux papillon cernés d’un arc-en-ciel
Toute la misère du monde et des hommes la souffrance
Dans sa putain de vie et qu’elle a pris sur elle
Je lis sur ses lèvres séchées, d’un rouge violacé
Usées par les paroles, les mots de réconfort
Les patins, et toutes les bites qu’elle a dû sucer
Pour donner du plaisir aux pauvres mecs déjà morts
Je lis sur son corps déformé par toutes les mains
Et tout le poids des hommes par leur viol consenti
Les millions de caresses dans ces échanges malsains
Sa poitrine exténuée, et son âme salie
Créature du diable, fille de mauvaise vie, de joie
Pute, gourgandine, ribaude, gueuse, catin et j’en passe
Que ferions nous, libido en warning, sans toi
Sans ta silhouette, par tous les temps dans l’impasse
Je la regarde et je lui souris tristement
Je lui dis : bien sûr, veuillez servir madame
Je sors après l’avoir saluée poliment
Il pleut, toutes les lumières luisent sur le macadam.
Gérard Bollon-Maso
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Commentaires
Condition difficile que celle de la prostituée ! On peut vraiment dire qu'elle fait partie de ceux qui accueillent toute la misère du monde. Contre rétribution, certes, mais tout de même. Si ça avait été le plus joli métier du monde, ça se saurait...
Bonsoir, au plaisir.
FP
Bonjour,
Merci pour votre lecture et votre commentaire et votre belle analyse de ce texte.
Cordialement.